« Mais comment veux-tu que ceci finisse? Quand est-ce que les enfants seront suffisamment protégés? Qui devra-t-on faire taire et censurer en cours de route? Combien d’entre-nous devrons être reconduits dans nos placards avant que tu ne sois satisfait∙e? »

« Les guerriers de la liberté ont placé au cœur de ce discours l’innocence des enfants et le devoir de la défendre, à tout prix. Cette même valeur, cependant, n’est pas accordée aux jeunes marginalisé·es, qui, elleux, on est bien content de laisser languir, victimes de leur croisade. En fait, les voix les plus fortes dans ce discours cherchent à les protéger de quelque chose qui, pour certain·es, est une partie indissociable de leur être. »

« Il est inacceptable que nous continuions à languir dans l’ombre, que nous soyons laissés à notre sort, que nos vies soient accordées moins d’importance que les crises de colère d’une poignée d’arriérés qui ne font face à aucune conséquence. »

« Vous n’entendez peut-être pas ces appels à la destruction d’une communauté entière, mais ils sont bel et bien là. Nous n’avons pas le luxe de faire comme si ça ne se passait pas ; le risque que je me fasse abattre pendant un défilé de la Fierté ou un samedi soir au Zigs, alors que je célèbre avec ma famille choisie, n’est pas zéro. »

« Nous sommes toujours loin d’atteindre la réelle libération queer que nous exigeons depuis des décennies. Tendons-nous donc la main, rallions-nous, puis fonçons vers l’avenir. Montrons à tout le monde ce que ça veut dire être une communauté qui s’aime et laissons celleux qui se dressent devant nous goûter à notre rage. »

« Il n’y a rien qui me laisse à croire qu’une personne ou un parti avec des sympathies fascistes n’utiliseront pas tous les outils à leur disposition pour continuer à intimider et à cibler les personnes marginalisées qu’ils croient être des ennemis de la nation et du futur dystopique qu’ils cherchent à créer. Nous ne devrions pas, en aucun cas, rendre leurs objectifs plus faciles à atteindre. »

« L’absence d’une réponse policière, municipale ou provinciale à même la capitale nationale illustre à quel point le convoi dégouline de privilège; il peut bien y avoir une ambiance festive, 'comme un rassemblement de famille à Noël', quand on ne doit pas s’inquiéter que la police nous varge dessus! »

« Je ne vois pas une énorme différence entre un fasciste et quelqu’un qui s’allie consciemment avec lui sans rien dire. Les quelques fois que j’ai croisé ce genre d’idéologie durant une manifestation, c’était toujours visible dans les grimaces déformées par la haine qui se présentaient en opposition. On ne peut pas à la fois vouloir la justice sociale et volontairement être debout jusqu’aux genoux dans un marais de haine et de diesel. Whatever sorte de love qu’ils ont à offrir, j’en veux pas. »

« Si pour eux se faire vacciner est l’ultime injustice, d’abord débarquer à Ottawa dans leur cosplay de révolutionnaires pour bloquer la circulation autour de la colline parlementaire sera leur Jour J. Et autant que tout ça semble ridicule, des choses affreuses peuvent se passer lorsqu’un segment de la population avec un complexe de messie est convaincu qu’il doit se sacrifier pour une cause. »

« La motion n’accorde pas un traitement préférentiel à une religion particulière, mais adresse plutôt une réalité sociale courante. Elle ne menace aucunement la liberté d’expression, n’instaure pas la charia au Canada et ne signifie pas le début d’une descente vers l’établissement d’une théocratie islamique. »

« Nous allons tous tenter de mettre du sens dans le tout, de se rationaliser l'événement. Mais il nous sera impossible; on ne peut mettre du sens dans un acte de cruauté insensé. »

« Mais encore, il est important de souligner, que ces pensées ont toujours existé ici. […] Ce n’est pas pour rien que c’est devenu une attente dans plusieurs famille qu’un grand oncle Hubert parte sur une tangente antimusulmane quand tu lui demande s’il veut plus de patates. »